Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LETTRE
DE J. J. ROUSSEAU
À M. GRIMM,
sur la réfutation de son discours par m. gautier, professeur de mathématiques et d’histoire, et membre de l’académie royale des belles-lettres de nanci[1].



Je vous renvoie, monsieur, le Mercure d’octobre que vous avez eu la bonté de me prêter. J’y ai lu avec beaucoup de plaisir la réfutation que M.  Gautier a pris la peine de faire de mon Discours : mais je ne crois pas être, comme vous le prétendez, dans la nécessité d’y répondre ; et voici mes objections :

1° Je ne puis me persuader que, pour avoir raison, on soit indispensablement obligé de parler le dernier.

2° Plus je relis la réfutation, et plus je suis convaincu que je n’ai pas besoin de donner à M.  Gautier d’autre réplique que le discours même auquel il a répondu. Lisez, je vous prie, dans l’un et l’autre écrit, les articles du luxe, de la guerre, des académies, de l’éducation ; lisez la prosopopée de Louis-le-Grand et celle de Fabricius ; enfin, lisez la conclusion de M.  Gautier et la mienne, et vous comprendrez ce que je veux dire.

3° Je pense en tout si différemment de M.  Gau-

  1. Cette réfutation, après avoir été lue à l’Académie de Nanci, fut insérée dans le Mercure du mois d’octobre 1751.