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Quand le rideau tombait, des gens criaient ironiquement « l’auteur… l’auteur… » Toutefois, à chacune de mes manifestations, je voyais des gens nouveaux se rallier à moi.

Pour écrire l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils j’avais interrompu la composition d’un ouvrage en vers commencé en 1915[1].

À cette époque je m’étais remis à la poésie, abandonnée depuis bien des années, et l’ouvrage en question n’était autre que les Nouvelles Impressions d’Afrique, que je n’achevai qu’en 1928.

On ne saurait croire, en effet, quel temps immense exige la composition de vers de ce genre.

Je vais essayer d’en donner une idée.

Les Nouvelles Impressions d’Afrique devaient contenir une partie descriptive. Il s’agissait

  1. Puisque je touche ici à la partie poétique de mon œuvre, je voudrais citer quatre vers que, dans ma grande jeunesse, je m’étais amusé à ajouter à la poésie de Victor Hugo qui débute ainsi :

    Comment, disaient-ils,
    Avec nos nacelles
    Fuir les alguazils ?
    — Ramez, disaient-elles.

    Voici ces quatre vers qui devaient suivre les derniers de la poésie :

    — Comment, disaient-ils,
    Nous sentant des ailes
    Quitter nos corps vils ?
    — Mourez, disaient-elles.