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dans l’immense parc de son château tout proche de Buenos-Ayres ; en dehors du prix convenu, un fort cachet était réservé à Luxo pour venir en personne tout régler sur place. L’entrepreneur accepta la commande, qu’il promit de porter lui-même à destination. Avant de prendre congé, le jeune baron, un peu grisé par sa juste réputation de beauté, formula certaine pensée qui, bien que trahissant une mentalité de rastaquouère, ne manquait ni d’imprévu ni d’originalité. Il voulait, pour la pièce finale, des fusées qui, en éclatant, parsèmeraient dans les airs sa propre image sous différents aspects, au lieu des chenilles ou étoiles multicolores dont la banalité lui semblait fastidieuse. Luxo déclara le projet réalisable et reçut le lendemain une volumineuse collection de photographies qui, toutes prêtes à lui servir de modèles, représentaient son fastueux client dans les tenues les plus variées. Un mois avant la célébration du mariage, Luxo était parti avec sa cargaison complète, sans oublier le fameux bouquet emballé à part avec un soin spécial.

7° Le grand architecte Chènevillot, mandé par le même baron Ballesteros, qui, voulant faire exécuter pendant son voyage de noces d’importantes réparations dans son chateau, avait jugé que, seul, un constructeur français serait apte à le satisfaire. Chènevillot emmenait avec lui