Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/65

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incommodées par le voisinage brûlant de la cage, dans laquelle trois cors de chasse, fixés non loin de la harpe, lançaient avec entrain une assourdissante sonnerie. D’infimes refroidissements donnèrent ensuite un échantillon des principales fanfares cynégétiques, dont la dernière fut un hallali plein de gaîté.

Ayant mis à contribution les principaux rouages de son orchestre, Bex nous offrit de se soumettre à notre choix pour faire mouvoir à nouveau tel groupe d’instruments déjà entendu.

Chacun, tour à tour, formula un désir instantanément satisfait par le chimiste, qui, sans autre aide que ses manettes, passa une seconde fois en revue dans un ordre fortuit ses diverses combinaisons polyphoniques, non sans changer le titre des morceaux par une sorte de coquetterie engendrant d’imperceptibles différences thermométriques.

Pour finir, Bex atteignit une série de subdivisions spécialement marquantes, tracées en rouge sur le tube. Dès lors presque tous les organes de l’instrument travaillèrent simultanément, exécutant une symphonie large et majestueuse, à laquelle vint se mêler un chœur nettement nuancé par le phonographe. La batterie, composée d’une grosse caisse à cymbales, du tambour déjà requis et de plusieurs accessoires à tintements divers, vivifiait l’ensemble par son