Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/79

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Après un bref intervalle, on aperçut le Hongrois Skarioffszky moulé dans sa veste rouge de tzigane et coiffé d’un bonnet de police de même couleur.

Sa manche droite, relevée jusqu’au coude, laissait voir un épais bracelet de corail enroulé six fois autour de son bras nu.

Il surveillait soigneusement trois porteurs noirs qui, chargés d’objets divers, vinrent faire halte avec lui au milieu de l’esplanade.

Le premier nègre avait dans les bras une cithare et un support pliant.

Skarioffszky ouvrit le support, dont les quatre pieds touchèrent solidement le sol. Puis, sur le mince cadre à charnières déployé horizontalement, il coucha la cithare, qui résonna au léger choc.

À gauche de l’instrument se dressait verticalement, après un léger coude, une tige métallique fixée au cadre même du support et divisée en forme de fourche à son extrémité ; à droite une autre tige toute pareille lui faisait pendant.

Le second nègre portait, sans grand effort, un long récipient transparent que Skarioffszky