Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/132

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A son costume fait dans une étoffe à fleurs
De mauvais goût, allant plutôt comme couleurs
Avec ce qu’il faudrait pour faire la tenture
D’une chambre ; ils ont tous des masques à peinture.
Un homme ridicule avec son capuchon,
Une jambe debout, l’autre à califourchon
Sur un dossier, attend patiemment et cause
À côté d’une femme ; on sait qu’il parle à cause
Seulement de ses bras, aux mouvements qu’il fait,
Et le masque impassible est toujours d’un effet
Drôle à côté du corps qui bouge. À sa mimique
On voit que l’homme oublie en parlant le comique
Que lui donne son masque à l’air silencieux
Justement incliné de travers, dont les yeux
Dans le vague, sont morts.

Mais voici qu’on recule ;
Les gens des premiers rangs poussent ; l’on se bouscule,
C’est le cheval qui fait peur en se relevant
Lourdement sous de grands coups de fouet.