Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/134

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De son air endormi, tranquillement il trône
Sur le bord d’un tonneau, semblant se trouver bien.

Affolé dans un grand bruit, un malheureux chien
Court de tous les côtés, perdu dans la cohue ;
En le voyant passer on le suit, on le hue ;
Courant après depuis quelque temps, deux petits
Pierrots lancent des mains, sur lui, des confettis ;
Tout penaud, en courant, il tient basse sa queue
En panache qu’il serre ; une ficelle bleue
Assez large qu’on voit, en travers, se plier
Dans sa longueur, lui fait un modeste collier
Comme ornement, elle a, du reste, l’air ancienne
Et chiffonnée. Il est d’une grosseur moyenne ;
Avec sa tête longue on dirait un renard ;
Quelqu’un lui crie : « Allons, dépêche-toi, traînard,
Ou je te prends, » pendant que très vite il se sauve,
Mais en changeant de sens tout le temps. Son poil fauve
Est long ; il se rapproche à présent, à moitié
Ahuri, comme fou ; Roberte en a pitié