Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/137

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Roberte, mal, lui donne un coup de sa semelle,
Et faisant quelques pas la retrouve comme elle
Était avant, tournant vers son pied le côté
Où se trouve le tube étroit du manche ôté ;
Alors, en s’appliquant mieux, elle recommence,
Et la lance si fort qu’elle fait un immense
Trajet ; en la voyant se glisser de travers
Sautillante et rapide encore, juste vers
Un groupe arrêté là depuis une minute,
Roberte, sans penser, instinctivement lutte,
Ses coudes resserrés, courbant en deux son corps,
Une jambe levée, et faisant des efforts
Avec une grimace énorme de la bouche,
Pour tâcher d’empêcher que la pelle les touche ;
En la voyant sauter soudain sur un caillou
Elle serre plus fort encore son genou
Sur sa cuisse, montant son épaule à sa tête,
Les poings crispés ; la pelle exactement s’arrête
Avant de se cogner derrière le talon
D’un des pierrots du groupe, en blanc, dont un galon