Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’il détourne, et levant vers l’imposteur sa main,
Immobile, il reprend qu’assurément demain
Il se verra forcé d’envoyer son corsage
Pour toute une semaine au moins au dégraissage
Tellement on le pince à la taille aujourd’hui.

Gaspard espère bien se dépêtrer de lui,
Agacé de ce long bavardage insipide,
En faisant sans rien dire un tournant très rapide,
Puisqu’on arrive au bout, vers les nouveaux jardins :
Il fait signe à Roberte ; ils font trois pas soudains
À droite ; Antonia pleurniche qu’on le laisse
Et qu’on ne le prend donc que pour une drôlesse ;
Puis en se décidant, il court et les rejoint.
Il dit, toujours avec l’accent, qu’il ne peut point
Rester seulette ainsi, qu’on voudrait le séduire
Et qu’ils devraient tous deux aller le reconduire
À travers tous ces gens, chez lui, là-haut, là-haut,
Au cinquième, voulant retrouver au plus tôt,
Pour la tranquilliser sur lui, sa pauvre mère