Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La place parcourue, immense, qui fourmille
De masques remuants.

Là, toute une famille
Installée en ayant mis bout à bout plusieurs
Tables, vend, en criant que ce sont les meilleurs,
Des confettis ; la voix d’une femme domine ;
Par devant, accroupie à terre, une gamine
Puise entre ses genoux, avec sa pelle, au fond
D’un très grand sac de toile à moitié vide, dont
Les bords sont enroulés tout autour ; de sa pelle,
Elle remplit après un sac en papier qu’elle
Tient dans son autre main par le fond, dont les bords
Sont complètement droits, pas chiffonnés ; son corps
Semble maigre et chétif ; un peigne bleu turquoise,
Formant un demi-rond, relève à la chinoise,
Réguliers et serrés devant, ses cheveux roux ;
Par moments secouant quelque geste, une toux
Lui part, sans étonner de son aspect étique ;
Plat mais entortillé par endroits, l’élastique