Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/161

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Elle de son côté croit le remettre aussi ;
Roberte lui répond qu’en effet, que peut-être
Elle pense à présent vraiment le reconnaître ;
Il la prie en levant la main d’attendre un peu,
Car en cherchant il tient à lui dire, parbleu,
Lui-même, sans secours, comment elle se nomme ;
Lui s’appelle César ; il se déclare un homme
Vraiment de premier ordre et des plus comme il faut :
« Mais malheureusement, je n’ai qu’un seul défaut,
Ajoute-t-il, c’est d’être infiniment modeste, »
Affirmant qu’avant tout dans la vie il déteste
Chez lui bien plus que chez tous les autres, le moi,
Qu’il met tout son bonheur dans le divin émoi
Que le regard de deux beaux yeux noirs lui procure,
Même sous le rideau d’une voilette obscure ;
En terminant il a mis une intention
Très forte dans le ton et dans l’inflexion
De sa voix qu’il a faite étrange et maniérée
En donnant à son corps toute une simagrée,
Se dandinant un peu. Quelquefois, de tout près,