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LA DOUBLURE


Il enfonce le fer entier. Mais on profite
De la chose, au public, pour faire de nouveau
Du bruit. On applaudit ; les cris « bis » et « bravo »
Se mêlent aux coups sourds des cannes. L’avanie
Énorme qu’on lui fait, et toute l’ironie
Qu’il sent dans ce succès, atterrent Gaspard. Tant
Que le tumulte dure, impassible il attend,
Les bras croisés. L’épée à son flanc se balance,
Miroitant par endroits.
                                            
Miroitant par endroits. Enfin quand le silence
Après assez longtemps se rétablit partout,
Le vieux comte, resté calme, se met debout ;
Et Gaspard, dénouant ses bras avec emphase,
Commence, en reprenant assurance, une phrase
Entortillée et longue, affirmant que jamais
Personne ne saura le sombre secret. Mais
Avant de terminer sa tirade il s’embrouille,
Et sur plusieurs serments successifs qu’il bredouille,
Parlant de son honneur, de son nom, et du sort