Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/174

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De leurs confettis tous ces gens-là, que, parbleu,
Dans un petit moment on va bien voir un peu
S’ils entendent garder tout pour sucrer leur tasse
De café ; puis entrant ses mains dedans, il tasse
Dans son sac en levant de ses doigts l’autre coin
Les confettis d’un seul côté ; puis avec soin
Après l’avoir emplie, il en tire sa pelle
Et, quand le landau passe, à voix sourde il appelle
La femme assise en haut derrière : « Ohé ! là-bas. »
Elle tourne la tête, il dit : « Non, bouge pas.
Ah ! tu vas voir, attends un peu que je te guette. »
Puis ayant l’air de la viser très dur, il jette
Ses confettis de bas en haut, fort, de façon
À les faire tomber après tout droit sur son
Capuchon ; ayant vu sa menace, elle appuie
Avec crainte sa main sur sa joue et la pluie
Douce qu’elle reçoit la surprend ; à son tour
Elle enfonce, en tassant tout dans un seul coin pour
La remplir mieux, sa pelle entre son sac, puis lance
Ses confettis avec le plus de violence