Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/178

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Aimé de tant de gens ! Qu’en tout cas, s’il succombe,
Il faudra que Roberte aille couvrir sa tombe
Tous les jours, pour le moins deux ou trois fois, de fleurs
Et, naturellement, l’inonder de ses pleurs ;
Qu’il trouverait très bien, même, qu’elle s’enterre,
Se donnant par chagrin une mort volontaire,
Dans son propre tombeau, juste à côté de lui,
En souvenir de leur rencontre d’aujourd’hui,
Avec défense pour toujours qu’on les exhume
Jusqu’à la fin du monde.

À peine l’homme au rhume
Est-il passé de l’air alerte d’un gandin,
Que César, comme s’il avait pris mal soudain,
Demandant à Roberte un mouchoir, éternue
Plusieurs fois, lui disant qu’il l’avait prévenue
Et que c’est bien fini, qu’il a
l’impression
Douloureuse d’avoir pris une fluxion
De poitrine ; qu’hélas ! c’était sa destinée,
Voilà tout, qui voulait qu’il parte cette année,