Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/233

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Vont comme tout le monde et n’importe comment ;
Un se frotte le nez avec une grimace.

Sur le balcon on vient d’attraper une masse
De confettis lancés d’en bas, fort, et très haut,
Par un pierrot ayant fait sur place un grand saut
Pour les jeter afin qu’ils retombent en grêle ;
Fanny, tout en fouillant entre son sac, le hèle
En lui disant : « Attends un peu, » forçant la voix ;
Tous puisent dans le fo«d de leur sac à la fois,
Puis ressortent leurs mains ou leurs pelles très vite,
Craignant que le pierrot en se sauvant n’évite
Leur riposte ; il est là toujours ; tous tapent dur
Une première fois, puis recommencent sur
Sa tête qu’ils avaient mal attrapée ; il rentre
En croisant ses deux mains dessus, son large ventre,
Et se met à tourner sans cesse en criant : « Hou
La la la la ! » penchant tout de travers son cou,
Levant contre sa tête, à gauche, son épaule ;
Fanny crie : « Oui, c’est ça, va, c’est bien fait, piaule, »