Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/267

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Sans penser que nous nous éloignons. » Il s’arrête
Avec elle un instant et retourne la tête ;
Puis après un coup d’œil il dit : « Ah ! bien non, tiens,
Je nous croyais plus loin que ça. » Puis elle : « Viens
Un peu contre le bord voir à quelle distance
Est la mer à peu près ; ce n’est pas l’assistance
Qui gênera la vue ; écoute un peu, tu crois
Qu’en ayant du sang-froid et qu’en étant adroits
De ses pieds et qu’avec ça l’on invoque l’aide
Du bon Dieu, ce serait tout de même trop raide
Pour qu’on puisse descendre à la plage sans rien
Se casser, là-dessus ? » Il répond : « Je veux bien
Essayer si tu veux, mais tu sais, prends bien garde,
Fais attention, va doucement et regarde
Tout le temps à tes pieds, c’est important, sans quoi
On glisserait très bien ; tiens, au fait, donne-moi
La main, ça vaut beaucoup mieux. » Elle la lui donne
Et se met tout à fait au bord. Elle fredonne
Deux fois, improvisant n’importe quoi. « Je vas
Me flanquer sur le nez. » Il lui dit : « Ne fais pas