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LA DOUBLURE


Et levant ses deux mains qu’il met près de sa nuque,
En entraînant sa barbe il ôte sa perruque
Blonde, qu’il pose là, sur un court champignon.
Cela fait ressortir son air sombre et grognon ;
Il est brun ; sa coiffure en brosse qui moutonne
Sur le haut de la tête et rase en bas, lui donne
Tout de suite, par sa régularité, l’air
Plus mâle et moins paré que le blond frisé clair
D’auparavant. Rasé complètement, il semble
Trente ans.

Trente ans. Mais, regardant un des deux feux qui tremble
Moins haut que l’autre, avec un doigt il le remet,
En recouchant la clé très doite, à son sommet,
Sans que du reste dans la loge il y paraisse
Beaucoup. Puis enfonçant son index dans la graisse
D’un pot, il se l’étale, afin d’ôter le fard
De sa figure ; mais tout le temps il lui part
Quelque soupir ou bien un haussement d’épaule
Muets.