Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/308

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En riant, « non vraiment, est-ce que c’est possible ? »

En face un des garçons du tir glisse une cible
Qu’il entre en remuant, dans le cadre sans bord
En haut, juste adapté de taille, d’un support
Branlant, quand il y touche, un peu, fait d’une tige
En fer noir.

Une femme, en s’arrêtant, oblige,
Pour qu’il ne traîne plus ses souliers, un gamin
Aux pieds blancs de poussière, à lui donner la main,
En disant : « Tu deviens insupportable, George, »
Et l’entraîne avec elle ; il suce un sucre d’orge
Tout jaune dont le bout est déjà très pointu.

Tout à coup l’orgue des chevaux de bois s’est tu ;
Ça vient de s’arrêter ; une femme très laide
Fait des manières pour descendre ; un homme l’aide
En lui donnant les deux mains ; elle prend un soin
Ridicule en sautant, puis rebondit. Au loin