Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Est ensuite sorti par la porte, tout grêle,
Avec un nez en l’air, pointu, tout maigrelet
Une espèce de pitre à gifles, de valet
Louis quinze, en costume assez court, en tricorne
Noir sans galon, ayant l’air d’un comique morne ;
Il a sous son veston brun un tablier blanc
Dont un coin se relève attaché sur le flanc ;
Sa culotte est pareille à son court veston, brune,
En lainage ; ses bas sont d’un vert pâle, prune.
Contre le piano, prenant un tabouret
Plat et dur comme si rien ne le rembourrait
Sous son dessus de cuir collé presque, il l’éloigne,
Puis l’élance en tournant, attendant qu’il rejoigne,
En enfonçant sa vis complètement, le pied ;
Il crache promptement à sa gauche et s’assied,
Puis il ouvre de la musique qu’il apporte,
Un cahier relié, vieux. Là-bas à la porte
De la coulisse, un grand, en Louis quinze aussi,
Le milieu de sa joue assez peinte, grossi
Par un sifflotement qu’on n’entend pas, s’appuie,