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Soit des bals composés rien que de deux couleurs.
Ils ont aussi pris part aux batailles de fleurs,
Par un beau temps. Ayant cru bien faire, pour l’une
D’abord, ils avaient pris des places de tribune ;
Mais ils étaient restés trop debout, tout au fond,
Pour lancer leurs bouquets jusqu’aux voitures, dont
Les séparait devant, en pente, trop de monde.
Aussi se souvenant de ça, pour la seconde,
Avec un grand panier de fleurs, ils avaient pris
Une victoria, dont le grand cheval gris
Très clair partout, avait la croupe toute blanche.
Pour la première fois avant-hier dimanche
On avait craint, pour la fête des confettis,
Un mauvais temps. Pourtant ils s’était repentis
De n’y pas être allés ; pas une seule goutte
N’avait plu malgré les gros nuages, de toute
L’après-midi. Du reste en voyant aujourd’hui
Que tout noircissement du ciel s’était enfui
Pendant la nuit, avec un grand vent de tempête,
Ils ont voulu remplir ce dernier jour de fête,