Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/53

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Et retroussée en crocs épais, une moustache
Ridicule, et des yeux bleus tout ternes, s’attache
En lui parlant de près, derrière, à gauche, aux pas
De Roberte impassible, et qui n’écoute pas
Les bêtises et les farces qu’il lui débite,
Sous l’air très sérieux du masque, en parlant vite
Avec un ton aigu qui déguise sa voix ;
Il s’obstine à rester, sans répondre aux renvois
De Gaspard lui lançant sa pelle toute pleine
Juste dans la figure ; il se détourne à peine,
Continuant toujours du même ton pointu
Un tas d’insanités, disant maintenant : « tu »
À Roberte qui rit en éloignant la tête ;
Puis faisant un salut brusque, il s’éloigne en quête
De quelque autre personne à relancer.
                                           
Là-bas,
Marchant joyeusement en se donnant le bras
Avec des masques peints toujours pareils, un groupe
De pierrots arrivant chante. Le premier coupe