Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/55

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Brune, culotte courte et bas clairs, le déguise
En ancien artisan. Attentif il aiguise
Des énormes ciseaux en carton, avec soin,
Imitant mal l’éclat du fer, même de loin,
Malgré leurs reflets peints ; son corps plié se penche
Vers l’énorme établi, sous lequel une planche
S’abaisse et se relève actionnant son pied
Sur elle ; l’escabeau sur lequel il s’assied
Est lui-même élevé déjà de plusieurs mètres,
Atteignant à peu près jusqu’au bas des fenêtres
Pleines, pour la plupart, de monde, d’entresol.
Devant, un des deux coins immenses de son col
Est cassé. Mais voilà qu’il s’arrête de faire
Aller son pied de bas en haut ; la grande paire
De ciseaux vient d’avoir ainsi que tout son bras
Une secousse ; c’est, tout près, un embarras
Mouvant de cavalcade ; un groupe d’hommes peste
Devant le char ; assez longtemps ainsi l’on reste
Immobile ; ça met par derrière en retard
Des mascarades qui se tassent. L’on repart