Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/59

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Ont à la tête, verts et jaunes, des pompons
Dont certains manquent.

Là, criant : « Bonbons, bonbons,
Bonbons ! » avec un fort accent de la Provence,
Un marchand dont la table, étroite et longue, avance
Sur le bord du trottoir, verse des confettis
Dans des sacs en papier ; les sacs les plus petits
Sur la table, font la première des rangées,
Puis d’autres par derrière, alignent, étagées,
Leurs sacs de plus en plus gros et grands ; les derniers
Sont à peu près le double en tous sens des premiers.

Sur la chaussée, allant vite, un retardataire
De l’analcade des Anglaises, solitaire,
Trotte parmi des chars à bancs et des landaus ;
L’homme, voulant aller au galop, pique au dos
L’âne du bout assez pointu de son ombrelle,
Pour rejoindre plus vite, au loin, la ribambelle
Des grands chapeaux étroits.