Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/99

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En battant sur le bas de ses jambes étroit ;
Et même quelquefois, lorsque le char tressaute
Un peu plus, on la sent se balancer fort, faute
Dessous, de l’épaisseur absente des jupons.

Le char vient de passer. Derrière, un des poupons
Avec un bonnet blanc et rose, un homme obèse,
Tout petit et trapu, semble mal à son aise
Dans son soulier orné, comme aux enfants, d’un chou ;
Son second doigt a l’air d’y chercher un caillou
Quelconque ; auprès de lui de sa main gauche libre
Il se tient fermement, pour garder l’équilibre,
En serrant bien, après une chaise en osier
D’un des musiciens ; le fragile dossier
Tremblotte sous sa main dure qui s’y cramponne
De tout son poids. De loin, dans l’orchestre, un trombone
Étincelant, à gauche, et plus à droite, un cor,
L’un et l’autre au soleil, mettent deux reflets d’or
Attirant le regard, au milieu de l’ensemble
Des joueurs tout en blanc, et dont l’aspect ressemble