Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/127

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Mon bras levé retombe, entraînant avec lui
Le porte-plume et son paysage enfoui
Dans l’extrémité blanche aux taches d’encre rouge ;
Dans le ciel un amas de grosses vapeurs bouge ;
Le temps est devenu tout à coup nuageux,
Incertain, menaçant, couvert, presque orageux ;
Mes yeux plongent dans un coin d’azur ; ma pensée
Rêve, absente, perdue, indécise et forcée
D’aller vers le passé ; car c’est l’exhalaison
Des sentiments vécus de toute une saison
Qui pour moi sort avec puissance de la vue,
Grâce à l’intensité subitement accrue
Du souvenir vivace et latent d’un été
Déjà mort, déjà loin de moi, vite emporté.