Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/139

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On ne changera pas le monde ; il vaut donc mieux
Tâcher de prendre sa besogne au sérieux
Et sans se plaindre ; elle est pondérée et logique ;
Elle est d’une nature entêtée, énergique,
Incapable de se calmer, de s’engourdir
Dans la paresse, prête à toujours se raidir
Contre l’adversité, contre la maladie,
Sûre que seule la volonté remédie
À tous les maux ensemble.

Attendant sur le seuil
Et repassant les mots aimables de l’accueil,
Le gérant, prévenant et courtois, grand et mince,
A des manières qui lui donnent l’air d’un prince ;
Sa mise, son allure et sa correction
Frisent de près la plus stricte perfection ;
Sa coiffure collée et lisse est impeccable
Et la blancheur de ses manchettes remarquable ;
Il est extrêmement délicat et soigneux,
Recherché du petit au grand, méticuleux ;