Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/149

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Au premier étage
De l’hôtel court un long et somptueux balcon ;
Des gens trouvent qu’il y fait agréable et bon,
Car ils y restent ; toute une famille unie,
Où ne s’immiscent ni trouble ni zizanie,
Est très étroitement groupée et prend le frais ;
Ses membres sont nombreux et se tiennent de près ;
Ils ont tous une vague et même ressemblance
Qui prouve leurs liens et le peu de distance
Les séparant en fait de proche parenté ;
Ils respirent le calme intime et la santé ;
Ils ont cette parfaite et régulière joie
De ceux que le sort ne blesse ni ne rudoie.
Semblant l’âme du groupe et trônant au milieu,
Une femme est assise ; elle sourit un peu,
Se trouvant, sans raison bien définie, heureuse ;