Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’impair son nom et de grossièreté parfaite
Le moindre mot qu’il juge atroce et trivial,
Même s’il n’est qu’un peu gaulois ou jovial.
À sa droite se penche un très jeune ménage
Dont la lune de miel dure encore et qui nage
Dans l’absolu bonheur ; la femme, en plus distrait,
En plus écervelé surtout, est le portrait
De l’autre ; elle ne peut qu’être sa sœur cadette ;
Elle a des bracelets épais ; une fossette
Se creuse, seule, au beau milieu de son menton ;
Elle est insouciante et prend tout sur un ton
Fantaisiste, enjoué ; c’est une enfant gâtée,
Habituée à se voir heureuse, flattée,
À régner sur son proche entourage ; elle vit
Au milieu d’un concert louangeur ; il suffit
Qu’on veuille un instant faire obstacle à son caprice
Pour qu’elle se trouve au désespoir, au supplice,
Et toujours on finit par rire et lui céder
En demandant pardon de l’avoir fait bouder ;
On revient en premier vers elle, on la console