Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/197

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Il est étroit d’esprit et de cœur, encroûté.
Hypnotisé par sa crainte, il est dérouté
Par une vérité neuve, même criante.
Une invention qui prend le désoriente.
Dans son entêtement fixe de routinier,
Il se cramponne à toute erreur, est le dernier
À conserver intacte une vieille habitude
Qui pour chacun est en pleine désuétude.
Il boude à son premier lancement tout progrès
Et ne l’adopte avec soin que longtemps après.
Sa femme a des bandeaux plats ; sa mise dénote
Un esprit timoré, rigide, de dévote ;
Elle tremble en songeant au fritôt éternel
De l’enfer et voudrait monter tout droit au ciel
Sans quarantaine, sans stage préparatoire
Au milieu des tourments vexants du purgatoire.
Elle se cherche noise en tout ; son confesseur
A fort à faire avec elle ; il est possesseur
De ses secrets les plus privés, les plus intimes.
Elle prend des péchés usuels pour des crimes,