Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/209

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Sur tous les dos : un tel n’écrit que pour le lucre ;
Un autre est, pour le coup, totalement vidé,
C’est démontrable, c’est acquis, c’est liquidé ;
Un troisième n’est qu’un effronté plagiaire ;
Il s’escrime tantôt sur Paul, tantôt sur Pierre ;
Dans son acharnement de raté bilieux
Il numérote ses griefs, n’est oublieux
D’aucun lointain déboire ; il n’a pas de lacune
Dans les replis de son insondable rancune.
Sitôt qu’un bruit fâcheux circule, il le répand.
Quand on lui parle face à face, il est rampant ;
Il ne redresse la tête et ne devient crâne
Qu’au moment d’allonger le coup de pied de l’âne.
Il écarte de son cercle tout élément
Tant soit peu bénisseur, démonstratif, clément ;
Il exige chez ses familiers la dent dure.

Un gros adolescent, plein de désinvolture,
Cause, le poing sur la hanche, avec un copain
Qui, plus jeune d’un an, lui semble un galopin ;