Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/234

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Elle s’adonne avec passion à l’escrime ;
Au moment de certains assauts son nom s’imprime
Dans les journaux ; en outre elle boxe à ravir
Et prétend que cela peut un jour lui servir.
C’est une téméraire et savante écuyère ;
Elle cultive la haute école, préfère
Les chevaux franchement méchants et vicieux
À ceux dont le petit trot est délicieux ;
Souvent elle entreprend le périlleux dressage
D’un cheval jeune ; dès qu’elle l’a rendu sage
Elle cesse de s’en occuper ; le galop
La grise ; elle s’emballe en méprisant par trop
Le danger ; elle étend imprudemment la zone
De ses excursions au loin ; en amazone
Elle est heureuse, vit, respire à pleins poumons,
Trouve l’univers bien fait et les hommes bons ;
Pour sauter plusieurs fois un obstacle elle est crâne,
Disant toujours qu’il est trop bas.

Le second âne