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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/246

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S’attendrit volontiers sur lui-même ; un bobo
L’affole, en lui faisant entrevoir le tombeau ;
Il veille à la couleur de sa langue, se drogue,
Se tâte fréquemment le pouls ; le dialogue
Avec lui tourne sans cesse autour de ses maux ;
Il s’acharne tant qu’il peut sur ces animaux
De médecins : tous des ânes ; dès qu’il effleure
Un sujet concernant son infortune, il pleure,
Et, pour montrer qu’il est sincère, il laisse choir
Quelques larmes, avant de tirer son mouchoir.





Tout à coup, une main ahurissante et leste,
Avant même que j’aie en rien prévu le geste,
Déplace vite la bouteille, de façon
À laisser plus de champ libre ; c’est le garçon