Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/25

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D’arguments décisifs, puissants, d’objections
Qu’il tient, sans en avoir l’apparence, en réserve
Pour quand l’autre aura mis dehors toute sa verve ;
Il se dit, dépensant du bon sens à part lui,
Qu’on aura sûrement un sérieux ennui
En exécutant la chose déraisonnable
Qu’on lui propose et qui serait impardonnable ;
Mais le grand n’en démord pas ; avec deux doigts joints
Il indique en avant, nettement, un des points
De la côte où se joue un peu d’écume blanche ;
Il tient négligemment sa main gauche à la hanche
En s’appuyant avec mollesse sur un jonc
À pomme de métal, mince, uniforme et long,
Qui se recourbe sous son poids, étant flexible ;
L’homme s’est mis sur un terrain inaccessible
Aux profanes, surtout à ses quatre invités ;
Aussi les laisse-t-il parler frivolités,
S’adonnant, pour sa part, aux choses sérieuses,
Aux actions les plus sages, impérieuses ;
Dans son enthousiasme, il se croit du métier