Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/39

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Sur la plage, un enfant est près du bord ; il lance
Avec rapidité, presque avec violence
Un mauvais bout de bois venant on ne sait d’où ;
Un chien que le plaisir, l’attente, rendent fou,
Devançant son jouet, part et se précipite
Vers la mer ; justement le morceau de bois quitte
À l’instant même la main droite de l’enfant ;
C’est un mince fragment de planche qui se fend
Dans un bout ; refermée étroitement, la fente
Se courbe, en décrivant une légère pente,
Mais sans s’étendre sur une grande longueur ;
Le reste du bois blanc a gardé sa vigueur ;
Sa consistance entière est demeurée intacte ;
L’horizontalité du bois n’est pas exacte,
Quoique si proche du départ, le bout fendu,
Peut-être par son poids plus grand, est descendu ;