Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/45

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C’est un jersey collant où son corps est moulé,
Ayant un col marin dont un coin est roulé,
Se levant et faisant presque un tour sur lui-même,
Capable même d’en commencer un deuxième.
Le petit porte les cheveux flottants et longs ;
Ce sont des cheveux clairs, légers, sans doute blonds,
Dont les boucles, autour de son cou, peu nombreuses,
Sont fines, s’allongeant séparément, soyeuses ;
L’enfant, pour enfoncer sa bêche, s’aide un peu
De son pied dont il vient d’appuyer le milieu
Contre le manche, en plein sur le tranchant qu’il presse ;
La pointe du soulier, par cet effet, se dresse
Et le talon bascule entraîné vers le bas,
Car le pied, en faisant son effort, ne peut pas
Rester horizontal sur un support si mince ;
La bottine, devant, s’est contractée et pince
Au fond d’un de ses plis durs et tassés, le bout
En métal du lacet qui se plante debout,
Solidement et par hasard, dans l’interstice
Momentané, rempli d’aléas et factice