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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/63

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De brioches, de fins sablés, de madeleines
Et de tartes de mine appétissante, pleines
Des fruits les mieux choisis du monde et très divers ;
L’homme a déjà beaucoup vendu, presque le tiers.

Dans la foule, un jeune homme, indifférent, salue
Des gens qu’il croise ; mais il passe et continue
Sans leur parler. La paix et la tranquillité
Régnent dans ce public nombreux ; sa densité,
L’apparence des dos, le nombre des figures,
La différence des costumes, des allures,
Les gens communiquant, serrés et rassemblés,
Les solitaires qui circulent isolés,
Les silhouettes sans rapports, jeunes ou vieilles,
Les tournures, jamais voisines ni pareilles,
Les barbes, les mentons rasés, les aperçus
De groupes plus ou moins élégants ou cossus,
Tout cela réuni forme une foule humaine
De composition bizarre, hétérogène ;
Mais dans l’ensemble tout se brouille et se confond,