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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/73

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Par les propos savants, réfléchis, et préfère
L’entretien instructif, nourri, presque sévère,
Du groupe respectable, aux éternels ébats
Des jeunes gens, ainsi qu’à leurs bruyants éclats
De rires et de voix ; il pérore et démontre
La justesse de quelque opinion. Par contre,
Comme pour compenser cette incartade, un vieux
Tient ses contemporains à l’écart, aimant mieux
Se divertir parmi les têtes de linottes ;
Il cherche leur gaîté, ne trouvant pas si sottes
Leurs gambades à tous sujets, et prenant goût
À leur insouciance évidente de tout,
Sans dédaigner ni leurs farces ni leurs folies ;
Il s’avance entre deux femmes assez jolies ;
Chacune, par plaisante attention, a pris
Un de ses bras ; il a de minces favoris
Soignés et bien taillés, blancs comme de la neige ;
Le vent les pousse l’un et l’autre, les allège,
Les casse, en les faisant brusquement se plier,
En les forçant, par des assauts, à dévier ;