Page:Roussel - Le Bouddhisme contemporain.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tion d’honnête homme, est tenu dès lors pour un scélérat qui masquait les plus énormes crimes sous le voile de l’hypocrisie. « On peut même quelquefois, en se servant d’un miroir, voir sur le dos du mort les caractères indiquant le crime pour lequel il a été frappé" (i). » Tous ces dragons n’en font qu’un : le Dragon.

Tout le monde en Chine, y croit, les Chrétiens parfois aussi bien que les Bouddhistes, mais avec cette différence que ceux-ci trouvent parfaitement leur compte dans ces superstitions, tandis que les premiers, pour les conserver, ont a lutter contre l’enseignement formel de leurs missionnaires.

  • * *

J’ai déjà dit un mot du culte des Ancêtres, en Chine, tel qu’il fut amorcé par le Sinisme, si je puis ainsi m’exprimer. Je vais en parler un peu plus au long (a). Comme ce culte est commun aux trois religions chinoises, au Bouddhisme aussi bien qu’aux deux autres, je ne m’écarte pas de mon sujet.

Bien que la notion de la divinité paraisse quasi complètement oblitérée dans l’âme chinoise, il est cependant un sentiment qu’elle garde profondément enraciné : c’est le culte des ancêtres, demeuré toujours vivace.

Toute famille riche a sa chapelle domestique, réservée à cette dévotion. Le principal ornement de ces sanctuaires privés est naturellement la tablette des ancêtres où sont gravés leurs noms. Dans certains cas cependant, on ne lit qu’un nom, celui du premier ancêtre dont les autres n’étant pour ainsi dire que la prolongation, sont censés renfermés dans sa personne et leurs noms compris dans le sien. Chaque jour, on rend hommage aux ancêtres devant leurs tablettes, on brûle des parfums,

() J. Doolittle, Social Life of the Chinese, cité par Matignon, ’(2) Cf. p. 7.