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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/111

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absolument parfaite et homogène, dont aucune marque de soudure ne déparait la surface ou l’intérieur. L’abandonnant brusquement d’un commun accord, ils se placèrent côte à côte sur un seul rang, dans l’ordre que réclamaient leurs sétons pour constituer un arc-en-ciel exact.

Derrière eux la sphère descendait librement. Arrivée au niveau marqué par l’extrémité double de chaque séton, elle attira comme un aimant le métal des sept courts étuis marieurs. L’attelage s’étant mis en marche les traits se tendirent horizontalement, grâce au poids résistant du globe magnétique, entraîné dans le brusque élan général.

Un cri de surprise nous jaillit des lèvres : l’ensemble évoquait le char d’Apollon. Vu son ardente participation à l’éclat de l’aqua-micans, la boule, jaune et diaphane, s’environnait en effet d’aveuglants rayons la transformant en astre du jour.

À la surface de l’eau venaient continuellement éclore de nombreuses bulles d’air expulsées par le poitrail des coursiers, qui, bientôt, contournèrent le petit fût de colonne à immersion fixe. La tension des sétons laissait le fond