Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/130

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Canterel, évoquant la façon aisée dont Khóng-dễk-lèn avait appris seul à se mouvoir dans l’onde respiratoire, voulut exploiter l’intelligence du chat et ses évidentes aptitudes pour une prompte initiation quelconque. Mais avant de rien tenter il fallait supprimer l’épaisse toison blanche, qui, par ses trop intenses facultés d’électrisation, eût fatalement produit de multiples contre-courants préjudiciables au but poursuivi. Un enduit très actif, dont l’animal entier fut recouvert, détermina une radicale et indolore chute de tous les poils.

Le maître fabriqua ensuite, dans le métal voulu, un cornet s’adaptant juste au museau du chat. Forés çà et là, plusieurs trous, qui en même temps donneraient au félin la faculté de voir, favoriseraient le continuel va-et-vient de l’aqua-micans dans l’intérieur du cône, où circulerait ainsi un oxygène toujours neuf.

Khóng-dễk-lèn, désormais rose et bizarre, fut de nouveau englouti dans le grand diamant, le museau ceint du cornet métallique ; sans lui donner encore aucun atome d’érythrite, Canterel le dressa patiemment à frôler le cerveau de Danton avec la pointe du cône. Comprenant