Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/260

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Quentin, bientôt réduits à rien par le jeu et les bombances, ils s’étaient fait incarcérer pour de nouveaux délits.

Sur ce sujet, le dramaturge Eustache Miécaze avait bâti une vivante pièce. Dans un prologue, le savant Oberthur tirait l’horoscope de Roland nouveau-né tenu par son père — puis préparait, non sans en expliquer les secrets et le but, l’opération sous-occipitale, qui ne commençait qu’au baisser du rideau. Cinq actes, situés un quart de siècle plus tard, évoquaient ensuite, dans leurs moindres détails, la tragique aventure du blanc-seing et ses conséquences d’abord funestes, mais finalement radieuses.

Revêtu d’un costume à col bas, laissant voir en gris foncé dans sa nuque l’interne monogramme stellaire, dû en réalité à un faible maquillage extérieur, Lauze avait maintes fois joué avec grand succès le rôle de Roland, — personnage complexe, tour à tour saturé de calme bonheur familial auprès de son épouse et de ses fils, effondré sous le coup de ses revers, courageux dans le malheur, hanté par la gestation de sa noble découverte, — enfin ivre de légitime gloire.