Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/264

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tives. Curieux, il voulait savoir, au cas où l’événement lui donnerait raison, si son maître, dont tout le talent reposait dans les plus minutieuses finesses de détails, réaliserait une fois mort les mêmes miracles que de son vivant.

Canterel aperçut là un intéressant moyen de montrer, d’une façon particulièrement écrasante, avec quelle rigueur absolue les tranches de vie reconstituées ressemblaient à leurs modèles.

Ce furent bien, comme tout portait à le prévoir, des instants de labeur que revécut le cadavre, efficacement épié par Polge, dès lors amené à instruire Canterel de différents faits.

Six mois avant, Jerjeck avait reçu à Paris la visite d’un nommé Barioulet, commerçant enrichi de Toulouse, qui, resté garçon jusqu’à la cinquantaine, devait épouser, dans un délai encore vague, une jeune fille de chez lui, séduite par sa grosse fortune.

Terriblement épris, comme tout quinquagénaire que trouble une adolescente, le commerçant voulait, à l’occasion de son mariage, donner à chacun de ses amis quelque précieux