Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un miroir, convenablement situé et tourné, permettrait au manipulateur de l’appareil photogène d’épier chacune des deux gravures malgré l’obstacle de la lentille.

C’est alors qu’on avait amené à Sirhugues l’infortuné Claude Le Calvez, dans l’espoir qu’un énergique reconstituant externe suppléerait quelque temps à l’alimentation déjà devenue, dans son cas, à peu près impossible.

De quotidiens séjours dans la geôle focale rendirent en effet du nerf au pauvre condamné, dont ils retardèrent la mort de plusieurs semaines.

Or Le Calvez, pendant sa première incarcération, avait donné les signes d’une exaltation terrible, qui s’était peu à peu atténuée au cours des épreuves suivantes. Et c’étaient les minutes angoissantes de cette séance initiale — à partir de l’instant où, sur un brancard, on l’avait conduit, plein d’appréhension, devant la geôle focale — qui, vu l’ébranlement profond qu’elles avaient causé en lui, revenaient facticement au jour depuis sa mort.

Sirhugues apprit ce fait qui lui suggéra une idée. Il voulut voir si la lumière bleue pourrait