Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/310

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de tous côtés l’emmaillotement plus hermétique.

Après l’extinction, enfin obtenue, Lydie, transportée dans son lit, fut condamnée par deux médecins mandés en hâte.

Prise de délire, la fillette contait sans cesse, en les commentant, les moindres choses faites par elle entre l’affectueux « oui » de son père et le fatal embrasement.

Elle succomba le soir même.

François-Jules, fou de douleur, mit pieusement, pour toujours, sur la cheminée de son cabinet, — non sans l’abri d’un globe de verre, — le crâne aux marques frontales, coiffé de sa toque fragile. Symbolisant la dernière belle heure de son enfant bien-aimée, ces deux objets étaient devenus pour lui des reliques inestimables.

Peu après ce drame horrible, François-Jules, avec de nouveaux pleurs, vit mourir poitrinaire — contaminé par sa femme, décédée un an avant lui — son meilleur ami, le poète Raoul Aparicio, auquel le liait, depuis les bancs du lycée, la plus fraternelle affection.