Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui eut plus nettement que jamais la vision, si effroyable pour lui, de son fils possédant Andrée.

Il dit, les lèvres tremblantes : « Non… pas à lui… non… non… à moi… à moi… » et tâcha d’étreindre la jeune fille, affolé par le cou nu et les formes exquises devinées sous une fine batiste.

La malheureuse tenta un cri. Mais à deux mains il lui saisit la gorge, répétant, sur un ton terrible :

« Non… pas à lui… à moi… à moi… »

Ses doigts, serrant longtemps, ne se détendirent qu’après la mort.

Puis il se rua sur le cadavre.

. . . . . . . . . . . . . . .

Une heure après, réintégrant sa chambre, François-Jules, redevenu lui-même, fut terrifié par l’horreur de son crime. Au torturant chagrin d’avoir tué son idole se mêlaient, dans son esprit, l’effroi du châtiment et l’angoisse de voir la pire des hontes souiller son nom et rejaillir sur son fils.

Puis l’infortuné s’apaisa, en songeant que,