Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant du secret, et la plaque, doucement ouverte, livra son contenu.

Jetant de loin dans l’âtre sa cigarette achevée, François-Charles, très intéressé au vu de l’écriture paternelle, se mit à lire l’atroce confession.

Peu à peu sa face se décomposa, tandis que ses membres tremblaient. Andrée, sa compagne chérie, sa fiancée, aimée de son père, tuée puis violée par lui !…

Une sorte d’hébétude suivit chez lui l’achèvement de la lecture.

Puis d’infernales angoisses l’étreignirent. Fils d’assassin ! Ces mots, il croyait les sentir stigmatiser son front.

Incapable de survivre à sa honte, il décida de mourir dans la nuit même.

Mais quel parti adopter touchant la confession ? Propre dénonciateur de son père s’il abandonnait au grand jour ce document trouvé par lui, auteur, s’il l’anéantissait, d’une éternisation de tortures à l’endroit d’un innocent, François-Charles semblait, de toutes manières, condamné à un rôle odieux.

Seule lui restait la ressource de tout remettre en l’état primitif. Ainsi passif, il laisserait l’exacte