Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/378

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La partie interne était nue, alors que, de l’extérieur, partaient de longues plumes touffues rejetées en arrière ainsi qu’une fabuleuse chevelure. Très affûtée, l’extrême portion antérieure de l’armature formait, parallèlement à la table, un solide couteau un peu arqué. Horizontalement fixée contre le revers du dais par plusieurs vis perçant ses bords, une plaque d’or retenait ballante sous elle, par quelque déroutante aimantation, une lourde masse d’eau qui, pouvant représenter un demi-litre, se comportait, malgré son volume, comme une simple goutte au bout d’un doigt quand approche l’instant de la chute.

Arrêtée en face du premier œuf, l’iriselle, s’inclinant comme pour un salut excessif, attaqua doucement la coquille avec le tranchant de sa queue puissante, qu’elle plongeait en avant bien au-delà de sa tête. Rencontrant de la résistance, elle recommença plus sec, sans approcher toutefois de son pouvoir maximum, — exécutant d’effarantes contorsions pour faire glisser avec pénétration, sur la solide carapace qu’elle prétendait couper, l’arête courbe du couteau. Ces incohérents brimbalements perturbaient la