Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/391

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fil de fer en spires à une mince baguette la prolongeant.

La vieille femme, s’engageant à deviner nos caractères au moyen de ces plantes, données pour magiques, tendit au poète Lelutour, l’un des plus captivés de notre groupe, le bout libre des frêles badines, — qu’elle tenait toutes ensemble par leur milieu, non sans les faire constamment glisser les unes entre les autres avec une rare dextérité.

En ayant pris une suivant son choix, Lelutour, sur injonction de Félicité, frappa sèchement, avec l’ortie fixée à l’opposite, le bras nu de Luc, qui venait de s’approcher, la manche relevée.

La sibylle nous montra que les rougeurs promptes à paraître sur la peau formaient, en petites majuscules inégales mais lisibles, cette figure :

hoche
couard.



Ensuite, par une sentencieuse tirade accusatrice, elle traita Lelutour d’esprit paradoxal.

L’apophtegme tombait si juste qu’un rire una-