Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/424

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nèrent principalement, à sa grande surprise, « charbon, soufre et salpêtre », éléments de la poudre à canon, telle que Roger Bacon l’avait inventée trois siècles avant. Mais, détrempés par la sécrétion qui les avait amenés, les minuscules grains restèrent privés de tout pouvoir détonant, même après diverses tentatives de dessiccation.

Estimant que l’obtention d’une retentissante explosion donnerait un vif relief à sa découverte, dont l’imprévu l’enorgueillissait, l’alchimiste voulut savoir si la formation du pulvérin précédait la venue du suintement humidifiant. Une conclusion affirmative s’imposa quand, au cours d’une nouvelle expérience, il recueillit plusieurs globules vierges de toute humeur, en fouillant avec de délicats instruments d’acier, peu après la pose du placet, la peau de Docenn, qui, dure au mal, se laissa faire sans plaintes. Mais ce mode d’extirpation entraînait une effusion de sang dont Paracelse, malgré d’infinies précautions, ne put jamais garantir les globules, dès lors inondés et perdus.

Entre temps, l’alchimiste, employant l’humeur comme calmant telle que la fournissait la