Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/451

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Lorsque à tour de rôle tous les cachets eurent servi au même travail, le coq sut amener sur sa membrane telle lettre quelconque prononcée par l’adolescent, qui lui apprit dès lors à tousser volontairement pendant l’instant propice. La congestion se portant sur tout aux parties saillantes, moites de sang, le jaillissement campait toujours la lettre en cause sur le lieu atteint. Puis Mopsus s’habitua, grâce à un complément d’éducation, à déterminer au besoin par un tic du cou un afflux sanguin vers la membrane.

Noël, en quête d’une rigide et lavable surface blanche presque verticale, acquit une feuille d’ivoire qui, dressée sur un petit chevalet, offrit aux lettres rouges un parfait réceptacle.

Entraîné progressivement à syllaber ses lettres puis à composer des mots, Mopsus, en possession d’un langage écrit, exprima ses pensées propres, suivant l’espoir du jeune garçon, qui, enhardi, lui inculqua maintes règles de prosodie, en s’attardant sur l’acrostiche. Désormais, à chaque séance divinatoire, le coq établit une pièce de vers sur le nom du personnage occupant la sellette.

Entre-temps, Mopsus avait travaillé sans re-